Gaspard de la Nuit- Ondine- M. Ravel; Argerich, piano
Ravel fez assim preceder cada peça pelo correspondente poema de Aloysius Bertrand(...)
Sobre um trémolo muito igual de fusas em ppp na mão direita, Ondina canta uma melodia falsamente ingénua, terna e inútil já que o poeta está apaixonado; ele não escuta a sedutora. Num grande crescendo ela torna-se insistente; depois, despeitada por lhe preferirem uma mortal, ela derrama algumas lágrimas, rebenta a rir e desaparece numa enxurrada.
- Roland de Candé; As Obras-primas da Música 2. De Rossini a Berg
Poema em prosa Ondine, de Aloysius Bertrand, que inspirou Ravel na escrita da obra Gaspard de la Nuit:
Ondine
- « Écoute! - Écoute! - C'est moi, c'est Ondine qui frôle de
ces gouttes d'eau les losanges sonores de ta fenêtre illuminée par les mornes rayons de la lune; et voici, en robe de moire, la dame
châtelaine qui contemple à son balcon la belle nuit étoilée et le beau lac endormi.
« Chaque flot est un ondin qui nage dans le courant, chaque
courant est un sentier qui serpente vers mon palais, et mon palais est bâti fluide, au fond du lac, dans le triangle du feu, de la terre et de l'air.
« Écoute! - Écoute! - Mon père bat l'eau coassante d'une
branche d'aulne verte, et mes s¦urs caressent de leurs bras d'écume les fraîches îles d'herbes, de nénuphars et de glaïeuls, ou se moquent du saule caduc et barbu qui pêche à la ligne. »
*
* *
Sa chanson murmurée, elle me supplia de recevoir son anneau à
mon doigt, pour être l'époux d'une Ondine, et de visiter avec elle son palais, pour être le roi des lacs.
Et comme je lui répondais que j'aimais une mortelle, boudeuse
et dépitée, elle pleura quelques larmes, poussa un éclat de rire, et
s'évanouit en giboulées qui ruisselèrent blanches le long de mes
vitraux bleus.
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